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XIA - FLOWER

4.30.2007

Humour noir

En lisant l'autre soir Les fleurs du mal de Beaudelaire, voici ce qui m'a marquée dans le dossier historique et littéraire:

"Un après-midi, aux Tuileries, Beaudelaire demande, de son ton le plus doux, à une jeune femme assise à côté de lui:
-C'est à vous, cet enfant qui joue à quelques pas?
-Mais oui, monsieur, répond la pauvre femme avec l'orgueil accoutumé de la mère.
-Grand dieux! madame, il est horrible!

Un soir, dans un restaurant où il était connu, Beaudelaire commanda un filet cuit à point, tendre surtout. Le filet servi, le patron lui-même, brave père de famille, monte voir si son client est satisfait.
-C'est bien le filet que je désirais, répond celui-ci : il est tendre comme de la cervelle de petit enfant.
-Comme de la cervelle...?
-De petit enfant, réprend le mystificateur en relevant la tête avec son regard le plus fixe et le plus aigu.
Le restaurateur descendit l'escalier en toute hâte pour garer ses enfants de ce client qui lui paraissait déjà un monomane féroce.
Beaudelaire, du reste, n'aimait pas les enfants.
-Ça dérange les papiers, disait-il, et ça poisse les livre.

M.Rude, Confidences d'un journaliste, 1876."
J'ai trouvé ce passage très comique. XP En terminant, voici le poème de Beaudelaire que j'aime le plus en ce moment.
-
Hymne à la beauté
-
Viens-tu du ciel profond ou sors-tu de l'abîme,
Ô beauté? ton regard, infernal et divin,
Verse confusément le bienfait et le crime,
Et l'on peut pour cela te comparer au vin.
-
Tu contiens dans ton oeil le couchant et l'aurore ;
Tu répands des parfums comme un soir orageux ;
Tes baisers sont un philtre et ta bouche une amphore
Qui font le héros lâche et l'enfant courageux.
-
Sors-tu du gouffre noir ou descends-tu des astres ?
Le Destin charmé suit tes jupons comme un chien ;
Tu sèmes au hasard la joie et les désastres,
Et tu gouvernes tout et ne réponds de rien.
-
Tu marches sur des morts, Beauté, dont tu te moques ;
De tes bijoux l'Horreur n'est pas le moins charmant,
Et le Meurtre, parmi tes plus breloques,
Sur ton ventre orgueilleux danse amoureusement.
-
L'éphémère ébloui vole vers toi, chandelle,
Crépite, flambe et dit : Bénissons ce flambeau !
L'Amoureux pantelant incliné sur sa belle
A l'air d'un moribond caressant son tombeau.
-
Que tu viennes du ciel ou de l'enfer, qu'importe,
Ô Beauté! monstre énorme, effrayant, ingénu !
Si ton oeil, ton souris, ton pied, m'ouvrent la porte
D'un Infini que j'aime et n'ai jamais connu?
-
De Satan ou de Dieu, qu'importe ? Ange ou Sirène,
Qu'importe si tu rends, - fée aux yeux de velours,
Rythme, parfum, lueur, ô mon unique reine! -
L'univers moins hideux et les instants moins lourds ?

2 commentaires:

  1. Je ne connaissais pas cet aspect de Baudelaire!!!

    mdr
    Gigi

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  2. Je trouve ca bizare...lol mais venant de moi, c'est normal car je suis moi mémme étrange...lol

    http://ju-the-salmon.skyrock.com
    (allez voir)

    RépondreEffacer

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