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XIA - FLOWER

4.06.2007

Souvenir d'enfance

Je ne me rappelle pas beaucoup de mon enfance. Je n'ai que quelques brides de mes étés, mais pas plus. Je m'en rappelle d'un, particulièrement. Je ne sais pas trop pourquoi, sûrement qu'inconscienment il m'a marqué. Il est à moitié rêve, à moitié réalité.

J'avais peut-être 6-7 ans. C'était l'été. J'avais dormi dans le chalet de ma cousine, nous étions très bonnes amies à l'époque, et il était tôt le matin. Vous savez, quand on est jeunes, on se lève presque à l'aube, comme si on pourrait tout découvrir quand le soleil se lève. Aujourd'hui, je me demande comment je faisais. Enfin, ma cousine - elle s'appelle Sophia - et moi, nous étions les deux seules réveillées, ses parents dormant encore. C'était un vieux chalet, le genre plus folklorique que pratique. Il n'avait pas - et n'a toujours pas - d'électricité ni de toilettes.
Nous nous sommes levées pour aller uriner dehors. Un peu dégoûtant, nous nous penchions devant le perron, juste devant l'entrée, pour faire ça.

Et puis là, je ne sais plus trop pourquoi, Sophia me demande si j'ai déjà "gouté mon pipi". Comme je dis non, elle me dit d'essayer, que ce n'est pas mauvais. Dans mon esprit d'enfant, je me rappelle m'avoir dit que ça pourrait pas être méchant. Alors, j'en prends quelques gouttes et goute. C'est salé. Vous savez, à l'époque, je trouvais ça amusant gouter à ma propre urine, mais même aujourd'hui, je trouve ça naturel. Je veux dire - ou plutôt écrire - par là que, étant enfant, je touche et goute à tout pour découvrir. Gouter mon urine m'a montré que c'était salé, et vous savez quoi? Depuis ce jour, j'associe la couleur jaune au salé.

Après, on s'est baigner. Le lac était et est toujours infesté de sangsues. Je trouvais ça dégoûtant, mais amusant en même temps. Comme si avoir une sangsue sur moi ne me ferait rien. Ce serait aujourd'hui le contraire, je deviendrais histérique. Quand j'étais jeune, j'avais l'esprit aventureux, trop même.

Ce dont je me souviens le plus, dans ce souvenir, c'est qu'après, nous sommes retournés chez ma cousine pour nous lavés et nous habillés. Nous prenons notre douche ensemble, Sophia et moi, et nous nous sourions d'une façon complice. Puis, avec des mouchoirs, nous essayons de nous sécher les cheveux. L'empressement que nous avions et l'attention que nous portaient les parents de Sophia me faisaient sentir importante, grande. Comme si je pouvais devenir grande simplement par le regard d'un adulte.

Nous sommes partis quelque part, je ne sais plus trop où. Je ne crois pas que je le savais à l'époque, et je m'en importait peu. Je me rappelle des sièges inconfortables, que nous n'avions pas attachés notre ceinture. Je me sentais insouciante, simplement par une ballade en voiture. Le voyage a été long, mais ça n'a prit que deux minutes en même temps. Dans mon esprit, le temps se compactait ou s'éllargissait selon ma volonté. Je riais avec ma cousine pour rien. Nous parlions de choses badines, des choses d'enfants que nous trouvions d'une importance capitale.
Je ne me rappelle plus de l'endroit où nous sommes allés. Dans un gymnase, sûrement, parce que je me rappelle des bancs. Les immenses rangées de chaises bleus. Ils m'entouraient et semblaient toucher le ciel. Déjà à cet âge, je devais avoir une bonne imagination parce que je me souviens que c'est ce que je me suis dit. Le souvenir s'arrête là, je ne sais même plus pourquoi nous étions là, mais ça n'a pas d'importance.

Quand nous sommes enfants, nous croyons en quelque chose. Quelque chose que la dure réalité a enlevé de nos rêves. Nous croyions en la magie. Nous pensions que tout pouvait arriver parce que nous avions tout encore à découvrir. C'est si beau l'enfance. On se n'en aperçoit pas quand on y est, seulement plus tard. Qu'est-ce que j'aimerais pouvoir revenir en arrière. Je pourrais rêver librement, toute la journée, en me demandant ce qui pourrait arriver au coin de la rue. Malheureusement, la réalité des choses nous saute au visage bien trop tôt. De nombreuses personnes ne sont pas encore prêtes à l'affronter.

1 commentaire:

  1. J'aime ton récit.... Tu mets ton passé en histoire et c'est très interessant. Je ne savais pas que tu avais déjà goûté ton pipi!!!! C'est pas sale?... Anyway, renseignes-toi sur les glodenshower!!! HIhihi! Moi je ne pense pas que l'enfance s'enfuit, simplement on ne lui laisse pas beaucoup de place arrivé à l'âge adulte, et comme un muscle, il s'ankylose... Au contact d'autres enfants, il peut se réveiller, par contre! Et si nous nous laissons la chance il peut teinter notre regard, si l'on décide d'avoir le point de vue d'un enfant qui découvre le monde!!!!
    Pratiques-toi!!!
    JTM.xx

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