Ce qui vaut tout

Qui n’a jamais aimé d’amour intarissable?

- Moi ! jeune fortuné de ces fameuses fables
Jamais n’ai-je connu cette chaleur musquée,
Et jamais mon bonheur ne sera plus comblé.

- Menteur ! Comment peux-tu être heureux, ami,
Alors même que tu n’as point touché, senti,
La douce passion qui soudain t’entortille,
Qui soudain t’amène en une danse fébrile
Et dont plus jamais tu ne voudras ressortir?

- Toi ignorant, J’ai connu bien plus doux secret.
J’ai traversé mille comtés et paysages,
J’ai déjà touché, senti dans ma jeune vie
Plus de choses que jamais certains n’ont découvert
Dans leur longue, ignare vie ; Cercle monotone
De murmures et d’acharnements inutiles.

- Pourtant, rien n’est plus fort qu’un amour échangé.
Qu’as-tu découvert de mieux que la Passion?

- Durant mes longues chevauchés, sans but ni fin,
Mon cœur criait de joie et de bien-être, mieux
Sans femme, homme inconnu, étrangers lointains
Et ce sentiment, si léger et volatile,
Est appelé Liberté, bien heureux ami,
Car il soulève nos peines, maux et douleurs
Et les amène loin, si loin qu’ils disparaissent.

Je n’échangerais Liberté contre Passion
Pour rien qui ne fusse, je vis à travers Elle.
Elle est mon compagnon de voyage, fidèle
Et m’amènera bien plus loin que vous, incultes,
Qui croyez que l’Amour vous apportera plus
Qu’elle ne le peut réellement, de par son but.
Elle cherche simplement à vous emprisonné
Dans Son filet ardent, et vous y brûlez tous.

- Comment oses-tu L’interpeller ainsi, toi
Qui ne peut point comparer cette Liberté
Avec l’Amour intarissable qui fait vivre ?

- Je le puis, car j’ai la Liberté avec moi
Et contrairement à vous, je n’ai plus désir
De chercher quelque part une chose fortuite
Car il y a tout de même un espace vide
Dans vos cœurs et têtes, que l’Amour manque à remplir.
Elle n’est pas suffisante à remplir nos âmes vides.

Fini le 05.05.10