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XIA - FLOWER

11.27.2010

Nouvelle : La bataille interne

Voici une nouvelle que j'ai écrite il y a... quelques années. :)

La bataille interne

Le soleil baigne haut dans le ciel alors que les deux armées se font face sur la plaine. Après le brouhaha infernal des guerriers se positionnant, le silence parait presque surnaturel. Tout autour d’eux il n’y a aucune tranchée où se cacher, aucune rivière ni montagne pouvant servir à protéger les flancs d’une des deux armées. L’attaque a été trop soudaine pour avoir eu le temps de préméditer sérieusement une tactique quelconque pouvant avantager l’un ou l’autre.

Tout se jouera entre les deux clans, un total de 6000 hommes au visage dur et à l’entrainement intensif. Ils ont seulement leurs épées, leur arc et leurs flèches. Après des siècles de batailles acharnées, tout finira ici, maintenant. Celui qui sera le plus rapide aura gagné.

Parmi la première ligne de chaque armée, un homme portant plus d’insignes dorées que les autres regarde l’horizon. L’un est vêtu de rouge, l’autre de bleu. Tous deux essayent de prédire ce qu’il va arriver, qui sera le vainqueur, en vain.

Ils lèvent un de leur bras, presque à l’unisson, et le baissent violemment. Puis, tout n’est que cela, de la violence, de la barbarie à l’état pur. Avant même que les deux armées ne s’entrechoquent, des hommes sont à terre, touchés par les flèches des archers.

Les cris rauques, emplis de haine, précédent les bruits du métal rencontrant la chair, le tintement que font deux épées entrant en contact, la chute des corps tombant à terre avant d’être piétinés sans merci par leurs adversaires ou leurs semblables. Les deux chefs, dans cette clameur, se cherchent du regard. Ils sont des ennemis mortels, depuis que le bleu a conquis la fiancée du rouge.

Ils tuent avec barbarie, sans sentiments, sans plaisir aucun pour le meurtre. Tout ce que veut le rouge, c’est se venger, tandis que le bleu veut tuer le rouge afin que sa belle ne s’inquiète plus et qu’ils puissent vivre en paix.

Durant des heures, la bataille continue. Le sol est teinté du sang des morts et le soleil décline vers l’horizon. Les hommes commencent à peiner, pourtant ils ne cessent de lutter, s’acharnant jusqu’à ce que l’adversaire périsse. Soudain, les chefs s’aperçoivent. Le rouge est blessé d’une taillade dans la cuisse alors que le bleu a reçu une flèche dans la main. Il est toutefois ambidextre, ce qui lui sauve la vie.

Il ne reste plus beaucoup de guerriers sur le champ de bataille, les bleus semblent plus nombreux, mais les deux chefs ne s’en rendent pas comptent, trop obnubilés par leur rival. Ils se rapprochent l’un de l’autre, pourfendant et tuant ceux qui se placent au travers de leur chemin.

Un dôme de silence semble les entourer alors qu’ils se font face. Le sang glisse le long de leur épée pour dégoutter sur le sol. Leur conquête commune l’ayant sûrement remarqué, les deux se ressemblent. Ils ont la même couleur de cheveux, d’un brun tirant sur le noir, leur peau est du même teint basané et ils sont aussi carrés d’épaules l’un que l’autre. Leurs yeux par contre sont différents. Ceux du rouge sont verts, verts comme l’herbe illuminé par le soleil d’été, vibrants des émotions contenues, alors que ceux du bleu sont bleu royal, presque violets, comparables à la couleur caractéristique qu’a le ciel chargé de nuages avant que l’orage n’éclate.

Ils se défient maintenant du regard, se demandant lequel des deux fera le premier mouvement. En fait, ils assènent le premier coup en même temps et le choc de la rencontre du métal contre le métal leur envoie un choc à travers le bras entier.

Leur combat ressemble ensuite à une danse, tant leurs gestes et leurs mouvements sont rapides et fluides. Une danse macabre et mortelle. Les bleus ont gagné autour d’eux, mais ils n’interviennent pas, sachant que cet affront n’est pas le leur, que quelque chose de plus grand qu'eux est en train de s’opérer alors que les deux ennemis combattent.

Un coup au bras fait lâcher son épée au bleu. Elle tombe dans l’herbe ensanglantée sans grand bruit. Il est désarmé face au rouge, mais c’est sans compter le couteau caché dans sa botte. D’une roulade, il le plante dans la cuisse du rouge. Celui-ci s’effondre, le sang coulant de sa blessure.

À l’aide de son couteau, le bleu a bien l’intention de l’achever, mais un cri derrière lui l’arrête. Envoyant l’épée du rouge loin de son propriétaire, il se retourne pour voir que certains de ses guerriers se sont rebellés contre lui. Ils sont six qui tuent leurs compagnons. Le bleu regarde, anéanti, ses hommes mourir.

Il sent une lame se place sur sa gorge, puis la voix du rouge à son oreille.

- J’ai payé tes hommes. L’argent influence plus que la loyauté.

D’un coup sec et brusque, il l’égorge. Le bleu porte ses mains à sa gorge en tombant à genoux, tentant vainement d’arrête le flot carmin qui coulait de la plaie béante. Le rouge l’envoie au sol et rejette sa tête vers lui. Des sons inarticulés s’échappe de la bouche de l’égorgé. Quelques instants plus tard, son cœur cesse de battre. Les yeux violets se ferment à jamais.

Au loin, on entend le bruit d’une caravane se dirigeant par ici, vers le lieu de la bataille, alors que les charognes sont déjà à l’œuvre. Les guerriers bleus les chassent en divisant les morts. Ils entassent pêle-mêle les rouges afin de les brûler, tandis qu’ils étendent respectueusement leurs frères d’armes côte à côte.

Le dernier rouge n’en a cure, il regarde la caravane s’arrêter et laisser sortir une jeune femme. Ses longs cheveux roux volent dans la bise alors qu’elle se dirige vers lui, croyant voir le bleu maculé de sang. S’apercevant que c’est le rouge, elle s’arrête. Elle ne sait quoi faire alors qu’il marche vers elle.

Elle cherche son mari des yeux, le bleu, et ne le voit nulle part. Elle croise le regard vert du rouge.

- Hélloïde, murmure-t-il. Que viens-tu faire ici?

Elle ne répond pas, alors il continue :

- Tu croyais que ton fiancé pouvait me vaincre?

Elle ne répond toujours pas, fixant la masse macabre des guerriers rouges empilés. Le rouge avance vers elle.

- Je vais maintenant m’occuper de toi, ma chérie.

Elle le regarde, apeurée et au bord des larmes. Elle regarde soudain quelque chose par-dessus son épaule, estomaquée.

- Non, je ne crois pas, gronde une voix.

Une lame s’enfonce dans le dos du rouge, directement dans le cœur. Il regarde sa blessure, relève les yeux vers la rousse et s’effondre. Hélloïde rencontre alors le regard violet du bleu.

Fin

1 commentaire:

  1. Wow!!! *___*!!! J'ai vraiment aimer lire cette nouvelle! Très bien écrit, même si c'est vieux :D

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