Vidéo de la semaine

XIA - FLOWER

4.03.2013

Danse pour moi (Extrait de mon projet AUJOURD'HUI, LES ZOMBIES)

Jour 371
Danse pour moi

La musique était assourdissante, elle faisait pulser les murs et le sol sous lui. Il y avait beaucoup de clientèle ce soir, certains buvaient tandis que d’autres étaient installés aux tables, silencieux, et glissaient des billets de vingt dans les strings ou les décolletés. Ils avaient presque de l’écume au bord des lèvres, le regard lugubre.

Sean se dirigea vers le bar, qui était encadré par deux cages où se trémoussaient d’autres filles.

« Je viens voir Emington. » Cria-t-il au barmaid au travers la musique. Ce dernier hocha la tête et lui indiqua la porte à sa droite, isolée du reste. C’était une salle d'entreposage avec une multitudes de bouteilles d’alcool, et il était tenté d’en voler quelques miniatures. Avant qu’il ne puisse mettre à l’oeuvre son idée, il fut surpris par un raclement de gorge, et il tourna sur lui-même pour tomber nez-à-nez avec une vraie armoire à glace humaine.

« C’est toi Sean? » Il demanda d’une voix bourrue.

« Ouais. Je viens pour la commande. »

Le gaillard lui fit signe de le suivre et ils passèrent par une autre porte au fond de la remise pour descendre au sous-sol. Le spectacle qui se présenta à Sean était grotesque. Des zombies femelles étaient attachées un peu partout dans la salle et la plupart étaient en un plutôt bel état, autant qu’un être en pleine décomposition pouvait l’être, même si elles n’avaient plus de bras. Elle étaient en parfait attirail de danseuse à gogo, et des hommes étaient assis devant elles, les regardant se dandiner sur place.

« Yo Boss, Sean est ici! »

Une des personnes installées au fond, sur une banquette isolée des autres, se leva, et Sean s’empressa de le rejoindre. Deux zombies étaient attachées l’une à l’autre, et leurs yeux hagards le suivirent, lui donnant un frisson dans le dos.

« Sean, heureux de te rencontrer. Richard Emington. » Ils se serrèrent la main.

« Pareillement. »

« Avoue que tu préfères ce spectacle à celui d’en haut, hein? »

« Bien entendu. Cette zombie danse mieux que moi. »

Sa remarque fit glousser Richard, et ils s’assirent dans la banquette. Sean déposa la mallette qu’il avait trainé avec lui, sur la table basse, puis la tapota du bout du doigt.

« C’est ta commande. »

Une mallette similaire fut déposé à côté de la sienne, et Richard l’ouvrit.

« Voici ton paiement. J’espère que ton produit est à la hauteur de sa réputation. »

« Meilleur, même, j’ai amélioré la recette un peu. » En utilisant un ingrédient encore plus nocif pour l’organisme, mais ce n’était pas lui qui la respirait, cette poudre. Il fit ses comptes, s’assura que tout y était. Les verrous firent un son satisfaisant lorsqu’il les ferma d’un geste maitrisé. Il se leva.

« Avant de partir, je peux voir les toilettes? »

Apparemment, Richard était un amateur, il avait installé ensemble toutes les chaînes des zombies dans un plus gros anneau attaché au plancher à côté du bar. Il se soulagea rapidement, puis sortit pour aller au bar et demander un verre. La barmaid était une vraie beauté, et ce ne fut pas difficile flirter avec elle. Il échappa son verre de plastique, s’excusa, et se pencha pour le ramasser.

Richard essayait déjà quelques lignes de son produit avec ses acolytes, c’était parfait. Il versa l’acide sur l’anneau en métal sans que personne ne s’en rende compte. Elle commença à se désintégrer en émettant une mince fumée, et Sean se releva.

« Je dois y aller, ma copine m’attend. »

Il tourna les talons avant de voir la mine désappointée de la barmaid, la mallette bien serrée dans sa poigne, et observa son oeuvre.

Les zombies ne mirent pas beaucoup de temps à se rendre compte que leur chaîne était lousse, comme elles tiraient continuellement dessus. Elles se jetèrent à la gorge des clients les plus proches, et ceux qui étaient hors d’atteinte prirent leurs jambes à leur cou, se bousculant et se poussant pour sortir le plus rapidement possible. Certains furent même piétiner sans pitié. Quelques-uns avaient des armes à feu et s’en servaient pour se frayer un chemin, tuaient zombies et humains confondus dans leur hâte de sortir. Sean dut même éviter une balle, mais un zombie attrapa la personne avant qu’il ne puisse se venger.

Richard se servait de ceux à ses côtés comme bouclier et appât en les poussant dans les bras des zombies. Sean eut un sourire en coin en sortant son fusil à pompe à canon scié des profondeurs de sa veste en cuir. Il était assez proche de lui qu’il n’eut pas de difficulté à tirer sur une de ses jambes. Richard cria de douleur et tomba à terre. Il se mit à ramper pour aller se mettre à l’abri, mais un zombie avait déjà senti l’odeur de sang frais et s’était mis à sa poursuite. Il ne fit pas long feu.

Estimant que c’était l’heure de sa sortie et que la voie était libre, il retourna vers la salle reliant à l'étage du dessus. Il eut toutefois la mauvaise surprise de se retrouver de nouveau face au gorille. Il avait une griffure sur la joue, mais était quand même encore beaucoup trop en forme au goût de Sean. Il s’était mis à l’abri dans la salle d'entreposage, ne se montrant pas si bête qu’il ne paraissait, mais il aurait dû fuir plutôt que d’y rester à réfléchir à la prochaine marche à suivre.

Le garde du corps l’empoigna par le collet de sa veste et le poussa contre le mur, coupant le souffle à Sean. La mallette qu’il tenait jusque là tomba à terre, et il eut peur durant un instant qu’elle s’ouvre et que les billets dedans se répandent partout, mais heureusement ce ne fut pas le cas.

« Tu as causé tout ça! » Lui cracha le garde au visage.

Malgré sa situation, Sean se mit à rire.

« Je n’ai absolument rien fait. Vous avez causé votre propre perte. Croire que vous pouviez garder en captivité de telles créatures pour vos propres fins... De la pure folie. »

Poussant un cri de rage, la brute utilisa son autre main pour l’étrangler. Les yeux de Sean s’aggrandirent. Il chercha sa respiration d’une façon bien futile, car l’air ne parvenait plus à passer dans son larynx. Ses pieds ne touchaient même plus au sol, l’autre l’avait levé contre le mur et il ne tenait que par sa poigne. Il appuya une main contre celle du gorille, tentant de ne pas se faire étrangler sous son propre poids, et se mit à fouiller frénétiquement dans son manteau de l’autre main. Il sentit enfin la crosse froide, rassurante  de son arme, et la dégagea prestement. Sean pressa le bout du canon scié contre une des tempes de l’autre.

« Vous vous êtes mis seuls dans cette merde. »

Il pressa sur la détente. Sa tête explosa en mille morceaux, sa cervelle se répandit, et Sean en fut éclaboussé. Il tomba au sol, maintenant que plus rien ne le retenait, et peinant à reprendre son souffle, il se dépêcha de retourner à l’étage du dessus après avoir repris sa mallette.

Les clients avaient tous déguerpis, ayant entendu la pagaille dans le sous-sol, et il n’eut donc pas d’autres obstacles jusqu’à la sortie du bar.

« Et puis, c’était comment? » Demanda Shirley lorsqu’il s’assit dans l’automobile.

« Une bande de crétins, tous plus dégoûtant les uns que les autres. Allez, on déguerpit. »

2 commentaires:

  1. Aimerais-tu une bêta? J'ai repéré 2-3 trucs qui mériteraient d'avoir un deuxième avis, si je peux me permettre. Aussi, j'adore l'ambiance que tu réussis à créer, les personnages qui semblent avoir une profondeur qui me plaît et bien sûr, les zombies!!
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  2. J'aimerais ça, mais faudrait pas que ça te prenne plus d'une semaine pour me donner des feedbacks! XD

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